La ferme, c’est un paysan, Emmanuel Marchand, amoureux des arbres et conscient de l’importance de prendre soin de l’environnement qui est le notre …
“Merci à mes parents qui ont su transmettre ce patrimoine inestimable, que je tâche de faire fructifier en semant et plantant chaque année des graines et des arbres locaux dans la diversité. J’emprunte ce petit bout de terre à nos enfants…
Je me dois d’être le garant de son bon état écologique pour le transmettre en bonne santé aux générations suivantes. “
Ce projet de ferme biologique n’aurait pu voir le jour sans un lieu transmis en famille dans des conditions exceptionnelles et d’innombrables coup de mains pour accompagner la mise en place de l’outil de travail. La ferme du Mont d’Or, à travers son histoire, est pour moi une opportunité de voir des valeurs humanistes, éthiques et écologiques se traduire en projet concret.
Au démarrage, en 2010, le projet s’est axé sur la reprise de la ferme (productions végétales) avec une valorisation de la production des céréales en farines (meunerie, ensachage), transformation en pain et vente des légumes secs ensachés. La boulange est désormais transférée sur le Jardin de Cocagne, Arozooar que nous avons accueillli en 2016.
La ferme est constituée d’une centaine d’hectares dont la moitié représente un seul ilot d’un peu plus de cinquante hectares autour des maisons et hangars. Cette opportunité permet de travailler de manière cohérente à l’organisation du travail, l’aménagement des espaces, la prise en compte de la biodiversité et l’accueil en matière de pédagogie.
Structurée avec de nombreuses haies, des bosquets et bois accueillants des chênes centenaires, la ferme du Mont d’Or constitue un « écrin de douceur vert » dans ce paysage de l’Aunis bien souvent trop ouvert. La mosaïque de parcelles est recherchée dans l’implantation d’une diversité de cultures.
Aujourd’hui, bien que seul paysan de la ferme, Emmanuel est très entouré par sa famille et ses ami-es pour accompagner les nombreux projets de la ferme.
Parce qu’il est tellement vrai que seul, on va plus vite, mais qu’ensemble, nous allons tellement plus loin !
L’agroécologie est une technique inspirée des lois de la nature. Elle considère que la pratique agricole ne doit pas se cantonner à une technique, mais envisager l’ensemble du milieu dans lequel elle s’inscrit avec une véritable écologie. Elle intègre la dimension de la gestion de l’eau, du reboisement, de la lutte contre l’érosion, de la biodiversité, du réchauffement climatique, du système économique et social, de la relation de l’humain avec son environnement…
Dans une dynamique agroécologique, motivés pour produire en prenant en compte les caractéristiques des milieux qui nous environnent, nous avons choisi, sur la ferme du Mont d’Or, plusieurs axes de travail :
– le respect de la biodiversité et son confortement,
– le reboisement et la gestion des bois existants,
– la diversité des cultures et leur rotation longue,
– la gestion économe de l’eau et ciblée pour l’alimentation humaine
– la transformation des produits à la ferme
– le partage d’un outil de travail
– la sensibilisation aux questions agri-environnementales
chiffre : 100 ha. 80h cultures 20 hA biodiversité 13 cultures 1 emploi
Avec des objectifs, envisagés à court ou moyen terme, tels que…
100% en agriculture biologique et tendre vers le label « Biocohérence »,
100% de la production destinée à l’alimentation humaine, à l’exception de la luzerne,
la transformation à la ferme des blés anciens (+ engrain, seigle, épeautre et sarrasin) en farines et vente en circuit court
la création d’emplois, complémentaires les uns des autres, sans augmenter la surface mais en diversifiant les pôles d’activités (dont atelier 55 architecture &co et Jardin de Cocagne Arozoaar).
…je souhaite faire partager au plus grand nombre (et surtout aux plus jeunes) la réalité d’une ferme céréalière en Aunis conduite en agriculture biologique et en choisissant d’aller au-delà le cahier des charges européen pour l’agriculture biologique.
A la recherche de COHÉRENCE tant sur le plan humain, qu’environnemental ou économique, ce projet est construit pour tendre vers plus d’autonomie et de sobriété.
Ces orientations ont été prises en partant de l’idée qu’une autre dynamique agricole est envisageable en évitant l’écueil du « toujours plus », toujours plus gros, toujours plus dépendant du système… et toujours moins en phase avec la vie… nos vies, et la vie des plantes, des p’tites bêtes et des plus grosses qui nous entourent.
La Ferme du Mont d’Or en 2030… un nouveau projet en cours d’écriture
Je souhaite donner de la lisibilité à toutes ces dynamiques afin que les impulsions prennent en compte l’objectif global recherché.
Rappel de la période 2011 – 2020, une multitude de projets..
Pour donner une plus grande lisibilité à ce projet, j’ai travaillé dès mon installation en 2010 à la définition d’objectifs à atteindre sur un pas de temps de dix ans.
Dix « petites » années donc pour atteindre 10 objectifs ambitieux :
10 cultures différentes sur une mosaïque de parcelles
10 tonnes de pain produit (céréales de la ferme) puis vendu en circuit court,
10 groupes accueillis par mois pour une éducation à l’agriculture durable,
10 espèces à protéger, suivies et soutenues prioritairement sur l’exploitation,
10 km de haies nouvelles pour renforcer la trame verte,
10 réserves de biodiversité sur l’exploitation à créer ou conforter,
10 ha à planter en agroforesterie,
10 interventions pour valoriser/conforter le paysage,
10 actions pour rendre plus pertinent l’usage de l’eau,
10 initiatives pour diminuer les intrants de l’exploitation.
Ces objectifs retenus se sont traduits par de nombreux partenariats, au cours de ces dix premières années.
Et la suite : Perspective 2030 !
