Mois : octobre 2019

  • L’engrain, une céréale généreuse, très appréciée au Mont d’Or

    L’engrain, une céréale généreuse, très appréciée au Mont d’Or

     ENGRAIN - Triticum monococcum

    ENGRAIN – Triticum monococcum

    L’engrain vient d’être en partie semé en juste avant les grosses pluies d’octobre au Mont d’Or,

    Mais c’est quoi, l’engrain ?
    L’engrain ou petit épeautre fut une des premières céréales domestiquée par l’homme dont les traces remontent à 10000 ans avant JC…Seule céréale qui n’ait subi aucune modification génétique depuis son origine,elle est aujourd’hui peu cultivée.
     
    Culture
    C’est un blé vêtu à faible rendement adapté aux sols pauvres et arides. Son cycle de végétation est très long et se déroule presque sur une année complète. La nécessité de le décortiquer réduit encore le rendement net puisque le taux de balle dans le grain est proche de 40 %.
    L’engrain cultivé est une plante de taille moyenne pouvant atteindre 150 cm. Les épillets contiennent généralement un seul grain (d’où le nom français d’engrain pour « un grain », idem en allemand : Einkorn).
     Pain à l'engrain

    Pain à l’engrain
     
     
     
     
    Consommation
    Le grain de petit épeautre est tendre. Il peut se cuisiner comme du riz et accompagner salades, légumes, ou viandes. Il se distingue par une teneur en gluten de 7 %. Il est riche en magnésium, en Phosphore et en calcium.
     
    A la ferme du Mont d’Or, on transforme l’engrain en farine pour vous le proposer en pains moulés. Sa saveur est douce et son cœur jaune est à s’y méprendre avec un pain à la farine de maïs.
     
    Stéphanie
  • Vive les auxiliaires de culture !

    Vive les auxiliaires de culture !

    La ferme du Mont d’Or, Lieu d’accueil et de formation pour petites et grosses bêtes.

    Depuis 5 ans, la ferme du Mont d’Or accueille des conseillers agricoles des chambres d’agriculture, de coopératives ou d’associations naturalistes pour apprendre à reconnaître les auxiliaires de culture. Après un accueil par Emmanuel pour expliquer le projet collectif engagé sur la ferme depuis 2010 avec ses associés, les conseillers s’engagent pour une balade entomologique accompagnés de deux expertes en petites bêtes : Johanna Villenave et Véronique Sarthou. La balade est ponctuée par de nombreuses haltes le long des bandes enherbées, des haies. En effet, la ferme est un véritable paradis pour les auxiliaires de cultures que sont les coccinelles, mais aussi les chrysopes, les syrphes – des mouches déguisées en guêpes dont les larves ravagent les colonies de pucerons- les carabes – dont les larves se régalent des limaces, de leurs œufs – les guêpes parasitoïdes – véritables aliens qui pondent leurs œufs dans les misérables pucerons qui finissent rongés de l’intérieur, mais d’une belle couleur cuivrée. La pluie particulièrement rafraîchissante de cette matinée avait incité les adultes le plus souvent insectes volants à se mettre à l’abri. Mais les observations réalisées dans les champs ont été révélatrices : les cultures sont soigneusement nettoyées des pucerons suceurs de sève et on voyait de nombreuses traces de l’activité des insectes auxiliaires : pucerons parasités complètement bombés, pontes de syrphes et de chrysopes, pupes de syrphes.(équivalent d’une chrysalide). Il faut reconnaître que la ferme du Mont d’Or est un espace particulièrement favorable à ces petites bêtes car 10 ha sur les 100 que compte la ferme sont dédiés à ces infrastructures écologiques qui offrent le gîte – arbres, arbustes, touffes de graminées- et le couvert– sous forme de nectar et de pollen des plantes et arbres à fleur. En écoutant les expertes des insectes on retrouve même un intérêt pour des plantes qui ont une mauvaise réputation : les chardons sont des lieux de ponte pour les chrysopes, le lierre offre un abri aux insectes en automne et en hiver et fournit du nectar à une époque où les fleurs se font rares. Les conseillers sont repartis transis mais ravis de cette rencontre et de cette visite.

    La ferme du Mont d’or est le lieu idéal pour se former à la reconnaissance des insectes et pour revoir certaines idées reçues. Bref un lieu de dé – formation pour une meilleure re-formation.

    Olivier Guérin (Chambre d’agriculture 17)

  • Une petite nouvelle à la ferme: la lentille corail

    Une petite nouvelle à la ferme: la lentille corail

    La culture de lentilles corail au Mont d’Or

    Légumineuse appartenant à la famille des papilionacées, la lentille corail doit son nom à sa couleur rose orangé. Consommée depuis la préhistoire, on retrouve ses premières traces en Chine, en Inde et en Asie Mineure. Ce sont les chasseurs-cueilleurs du Mésolithique qui les avaient intégrées à leur régime alimentaire. Domestiquée par les premiers agriculteurs en même temps que les premières céréales, vers 7000-8000 ans avant JC, la lentille s’est rapidement répandue vers le sous-continent indien, le nord de l’Afrique et l’Europe.

    C’est en fait une lentille rouge (Voir la photo ci-contre à la récolte, avant le tri) dont on a enlevé la membrane. De diamètre plutôt petit, la lentille corail est appréciée pour sa jolie couleur rose saumon qui donne une touche colorée à vos recettes. Lorsqu’elle est cuisinée sa couleur vire plutôt vers un jaune orangé. Son goût est comparable aux lentilles vertes, mais il est plus délicat. La lentille corail ne nécessite pas de trempage et se fond bien dans les gratins, les soupes ou les purées, elle se digère très facilement. On peut même parler d’un goût légèrement sucré. C’est une graine très utilisée dans la cuisine indienne, asiatique et d’Afrique du Nord. Dans ces pays, elle est l’une des principales sources de protéine. D’ailleurs, la lentille corail est à la base d’un savoureux plat indien épicé : le dhal.

    La lentille est un aliment très nutritif : sa teneur en protéines est intermédiaire entre celle du pois et de la féverole et sa teneur en fibres légèrement plus faible, du fait de son tégument fin, ce qui la rend un peu plus digeste en graine entière.

    Elle est même la première légumineuse à être réintroduite dans le régime sans FODMAP (Fermentable Oligo-, Di-, Mono-saccharides And Polyols) Selon les chercheurs de l’université australienne Monash, les troubles intestinaux pourraient être plus causés par les Fodmaps (un ensemble de sucres indigestes) que par le gluten. Le gluten est désigné grand responsable de beaucoup de désagréments intestinaux, mais il n’est peut être pas le seul coupable. Des chercheurs australiens ont identifié l’effet néfaste de certains sucres sur la digestion : les Fodmaps.

    Semée pour la première année à la ferme du Mont d’Or début mars 2018, nous sommes en mesure de vous la proposer en achat à la ferme (Voir catalogue de la ferme en ligne).

  • Retours de Mathilde sur son stage au Mont dOr

    Retours de Mathilde sur son stage au Mont dOr

    Travailler à plusieurs… y-a-t-il une recette magique ?

    Je suis venue en stage au Mont d’Or pour découvrir le travail de céréalier tout au long de l’année et pour approfondir mes connaissances en boulangerie. Après huit semaines passées avec les trois associés de la ferme, je repars remplie d’une nouvelle expérience, mais aussi avec de nombreuses questions sur la suite de mon projet notamment sur le travail à plusieurs et la place de chacun dans une histoire collective.

    Ce que je connaissais du Mont d’Or avant d’y venir… ferme céréalière en agriculture biologique de 95 hectares, une partie de la production vendue en coopérative et l’autre partie transformée en farine puis en pain, et vente en sachets de farines et légumes secs. GAEC de trois personnes : Stéphanie qui s’occupe de la boulangerie, Emmanuel, son frère, responsable des cultures et Cédric, son mari, référent meunerie. Une volonté commune d’aller plus loin que les normes demandées par le label AB en réfléchissant en profondeur au sens de leurs métiers et de leurs projets de vie. Cela passe entre autre par une production vouée exclusivement à de l’alimentation humaine, exceptée la luzerne, par la plantation de haies et le redécoupage des parcelles, par l’implantation d’arbres en agroforesterie, par la quasi-suppression de l’irrigation en grandes cultures, par la mise en possibilité de créer un jardin de cocagne sur quelques hectares de leurs terres… Voilà ce que je savais de cette ferme avant même d’y mettre les pieds. La couleur est déjà annoncée, l’éthique occupe une place importante dans leurs activités.

    Chaque semaine commence par une réunion collective le lundi matin de 9h à midi. C’est le moment où chacun expose des points divers et variés, sur des décisions à prendre, des points à débattre, des informations à donner. C’est aussi le moment de faire le planning de la semaine, puisque même si chacun est référent d’un atelier, il est bon de savoir ce que les autres font dans la semaine et certaines tâches sont partagées comme la commercialisation. Puis le lundi après-midi arrive et là ça file tout droit jusqu’au vendredi soir. Le four commence sa première chauffe de la semaine le lundi soir, et continuera le mardi, mercredi et vendredi. Le moulin tourne encore et encore pour écraser grains de blé, de sarrasin ou d’épeautre (grand et petit !). Le tracteur, auquel on attèle charrue, herse ou semoir, avance doucement dans le champ pour effectuer la tâche nécessaire. Parfois il demande quelques réparations impromptues qui modifient le planning de la semaine. Et puis il y a le camion qui part livrer les restaurants scolaires, les AMAP, les magasins… sans oublier l’ordinateur qui permet de gérer un peu toute cette entreprise via le contrôle de la facturation, de la trésorerie et toute autre tâche administrative nécessaire au bon déroulement.

    Mais derrière tout ça il y a surtout trois associés qui travaillent et qui s’occupent de faire vivre cette ferme à leur image. Produire de façon qualitative, écologiquement responsable et humainement soutenable ça demande du temps et de l’énergie (humaine !). Et c’est là que le « humainement soutenable » est rediscuté. Quand la charge de travail devient un poids, il est important de ralentir et de se poser les bonnes questions. Dans la volonté de s’installer à plusieurs il y a entre autre l’idée de mutualiser les compétences, les énergies pour se libérer du temps afin de continuer à apprendre, à créer, à améliorer. Quand ce temps vient à manquer on ressent un certain vide et une perte de sens de notre activité. Au Mont d’Or il y a cette envie d’aller au-delà des difficultés et de trouver des solutions. Alors on prend le temps de discuter et d’imaginer d’autres issues. On repartage les temps de commercialisation, on modifie le fonctionnement des ventes, on ne s’arrête pas dans la création et on se lance dans un nouveau produit, avec la bière. Et puis pourquoi ne pas continuer l’aventure avec d’autres ? De nouvelles personnes ce sont de nouvelles énergies, de nouvelles idées, ça demande de se re-questionner sur qui on est et où l’on va. C’est aussi aller vers l’inconnu, prendre le risque de partager le quotidien avec des personnes que l’on ne connait pas ou peu, se dire que les décisions seront plus longues à prendre puisque on sera 4, 5, au lieu de 3… Comment fait-on pour sauter le pas ? A quel moment se dit-on, « c’est parti, on y va ensemble » ? C’est un peu comme le mariage finalement, on fait le pari d’y aller pour toute une vie (ou du moins on l’espère), mais qui nous dit que ça fonctionnera ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? D’un autre côté, si on ne part jamais, on ne pourra pas aller au-delà de nos craintes, et peut-être passerons-nous à côté de beaux moments, de projets intéressants.

    De ce que j’ai pu observer ou vivre ces dernières années, la partie humaine d’un projet est beaucoup plus intuitive et non prévisible que la partie économique ou organisationnelle… et pourtant elle en est la clé de réussite numéro un ! Alors comment fait-on ? Là je n’ai toujours pas la réponse. Un projet collectif prend forme avec des personnes qui un jour se rencontrent et veulent créer ensemble dans la même éthique. Si ce projet sort de terre, il perdure grâce à la communication que ces personnes ont entre elles, à l’écoute active qu’elles s’offrent et à leur volonté de changer les choses pour améliorer leur quotidien. Un jour peut-être une de ces personnes aura envie de changer de direction et d’aller construire ailleurs, mais le projet lui, pourra perdurer avec de nouvelles énergies, et chacun en sortira plus enrichi humainement.
    Mathilde – stagiaire BPREA 2018-2019

  • Des TERRES et des ailes – La ferme labellisée par la LPO

    Des TERRES et des ailes – La ferme labellisée par la LPO

    Paysan, agriculteur, ornithologue, promeneur… ou tout simplement citoyen de notre territoire, nous faisons tous le même constat : il y a quelques années encore, de nombreuses espèces d’oiseaux communs étaient présentes dans nos campagnes. Aujourd’hui, la plupart se sont raréfiées tandis que certaines ont mêmes disparu. C’est sans compter les hérissons, grenouilles, écureuils, sauterelles, autres insectes et toute la flore qui ont déserté nos campagnes. On connait pourtant le rôle essentiel de certaines espèces pour limiter les ravageurs. En témoigne l’appétit vorace du hérisson pour les limaces ou bien celui des rapaces pour les campagnols.

    Sur chaque territoire, les paysages ont changé, évolué avec le temps. Certains anciens, et même des jeunes, vous diront « ici je me souviens, il y avait une haie », « là, une mare que mon père a comblée », « dans cette parcelle il y avait un vieil arbre sous lequel on se mettait à l’ombre», « je me souviens que le soir, on entendait les chouettes », « dans cette grange je voyais les hirondelles rentrer et sortir pour nourrir leurs petits et aujourd’hui je ne les vois plus ».

    Ce site “www.desterresetdesailes.fr” présente des idées d’aménagements favorables aux espèces et nous aide dans le choix de l’aménagement que nous souhaitons mettre en place, selon notre intérêt, nos attentes ou notre projet. La ferme du Mont d’Or s’inscrit pleinement dans cette dynamique.

  • « BIOsuisse », une nouvelle certification pour notre ferme

    « BIOsuisse », une nouvelle certification pour notre ferme

    Depuis le 4 avril 2019, la ferme du Mont d’Or est certifiée BIO suisse  (Cf. certificat ci-joint), une nouvelle étape vers une reconnaissance de la place donnée à l’écologie, avec notamment la prise en compte de plus de 7% de la surface agricole (totale) favorisant la Biodiversité (haies, bandes enherbées, mares, bois…) ainsi que la rotation culturale systématique sur chaque parcelle.

    Conditions générales pour être reconnu par Biosuisse  :

    Pour plus de détails, voir le Résumé du Cahier des charges de Bio Suisse (ci-joint page 1, page 2, page 3)

    1. Importateur : l’importateur devra être reconnu par Biosuisse (sans importateur Biosuisse, le dossier ne sera pas étudié par ICB, filiale de Biosuisse).
    2. Exploitation : L’ensemble de l’exploitation doit être conduite en Agriculture Bio (sur la règlementation Bio UE)- voir Résumé du cahier des charges ci-joint –  point 1 & 2.
    3. Animaux : Si présence d’animaux, il doivent être « Bio » )- voir Résumé du cahier des charges ci-joint –  point 11.
    4. Engrais : Quantité d’engrais maximum à respecter – voir Résumé du cahier des charges ci-joint –  point 3.
    5. Biodiversité : au moins 7% de la surface agricole (totale) doit favoriser la Biodiversité – voir Résumé du cahier des charges ci-joint –  point 4.
    6. Matériel de reproduction végétale : Conditions pour les semences, plants, graines hybrides – voir Résumé du cahier des charges ci-joint – point 5.
    7. Produits phytosanitaire : voir Résumé du cahier des charges ci-joint –  point 6.
    8. Transport vers la Suisse des marchandises : voir Résumé du cahier des charges ci-joint – point 14.

    Nous sommes très heureux de vous faire part de cette nouvelle, considérant que le cahier des charges de l’agriculture biologique européen ou français n’est pas suffisant. L’agriculture biologique doit nécessairement traduire en acte cette éthique dans le champs humain et la place laissée à une biodiversité remarquable.