13 octobre 2016 -

Impressions… partage de Damien

J’ai entendu la pluie taper toute la nuit contre le toit de ma cabane mais il a pourtant bien fallu que je me lève pour commencer mon stage à la ferme du Mont d’Or ! En formation d’agriculteur dans le Tarn depuis le mois de décembre j’avais oublié combien le vent souffle sur la région, particulièrement en ce début février.
chevreuils-et-heron3.jpgCe matin je fais le trajet à vélo. Sur le chemin, je croise un groupe de chevreuil à peine effarouchés et un lièvre qui détale devant moi. Les haies protègent les cultures du vent, les arbres dans les champs servent de perchoirs aux oiseaux qui vont chiper du grain : pas de doute je suis bien arrivé à la ferme du Mont d’Or ! Stéphanie, Cédric et Emmanuel m’y accueillent : je vivrais en tout quatre mois avec eux, en intermittence jusqu’à cet automne, pendant lesquels ils me transmettront un peu de leur savoir paysan.
_DSC1734Si la météo est hostile à l’extérieur, à l’intérieur les travaux ne s’arrêtent jamais : le grain est trié et moulu, la farine ensachée, le pain cuit… et on engage les travaux pour réaménager encore, les espaces de travail. On commence par déplacer une cellule de stockage de blé pour faire de la place à une nouvelle pièce dédiée à l’ensachage. Le travail est plaisant, mais constant à la ferme : si ces trois-là ont réussi à créer eux-mêmes leurs emplois, c’est du temps plein et même plus, pour un volume de travail qui évolue tout le temps.
Mais s’ils réussissent aussi bien aujourd’hui, c’est parce qu’ils s’organisent en collectif. Ils appliquent leurs valeurs, c’est un peu leur conception du bonheur. Créer et partager le travail, dans le milieu rural, produire de la bonne nourriture pour tous, du grain au pain, dans les limites de leur environnement. C’est peut-être ça finalement, redevenir paysan : réapprend à vivre et produire pour et par la nature, lui redonner sa place, accepter qu’elle prenne, aussi, un peu sa part. Sans ça dépenser comme on le fait, plus d’énergie à produire un grain de blé que l’énergie que nous apportera ce dernier, n’est pas durable ou soutenable ou n’est pas raisonnable ou pas viable.
Je crois qu’ici au Mont d’Or on a retrouvé la logique à (presque) tous nos grands-parents paysans : vivre simplement heureux en autonomie en s’adaptant constamment aux évolutions du monde d’aujourd’hui. C’est un exemple à suivre, prenez-en de la graine !

Damien, stagiaire à la ferme